Maurice Sine naît le 31 décembre 1928 à Ménilmontant, quartier populaire de Paris. Son père est forgeron, sa mère tient une épicerie. Jeune, il étudie le dessin et la maquette, tout en chantant au sein d’un groupe.
Son premier dessin paraît en 1952 dans France-Dimanche. En 1955, il reçoit le grand prix de l’humour noir pour son recueil «Complainte sans paroles». En 1959, il commence à dessiner des chats. C’est le succès. Il rejoint L’Express qu’il quitte en 1962 pour créer Siné Massacre qui ne comptera que sept numéros. En 1968, il fonde le tout aussi éphémère L’Enragé avec l’éditeur Jean-Jacques Pauvert.
En 1974, Siné intègre la première équipe de Charlie Hebdo. Il se lie d’amitié avec les fortes personnalités du journal que sont Reiser, Cavanna, Wolinski, Gébé ou Willem. En 1981, il passe à L’Evénement du Jeudi. En 1992, il revient à Charlie. Parallèlement, il travaille «sans états d’âme», selon ses mots, pour la publicité.
Siné soutient en 2004 la liste Euro-Palestine de Dieudonné. Taxé d’antisémitisme, ce qu’il réfutait, il est écarté en 2008 de Charlie Hebdo par le directeur de la publication Philippe Val.
L’affaire, qui fit grand bruit, était partie d’une chronique dans laquelle Siné ironisait sur la conversion éventuelle de Jean Sarkozy, fils du président, au judaïsme avant son mariage avec la fille du fondateur des magasins Darty. Journalistes et intellectuels s’étaient alors divisés entre pro-Val et pro-Siné.
Dans cette affaire, Siné a été poursuivi par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme» (Licra) pour «incitation à la haine raciale», mais relaxé par le tribunal, qui a considéré que ses propos tenaient plus de la satire que de l’antisémitisme. Et en 2010, Charlie Hebdo a été condamné pour avoir rompu abusivement le contrat qui le liait au caricaturiste.
Après son départ de Charlie Hebdo, il fonde Siné Hebdo mais le magazine ferme rapidement. En 2011, en dépit d’ennuis de santé, il lance Siné Mensuel.
Siné nous a quitté le 5 mai 2016.
Source : Liberation avec AFP