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Oakland, en Californie (États-Unis), Mark Alsterlind a grandi près de San Francisco. Après avoir décroché une maîtrise d’histoire, il s’embarque à vingt ans pour Paris (un aller-simple offert par un copain…). Il n’a que quelques dollars en poche, mais son escapade se mue en tour du monde improvisé qui le ramène à San Francisco deux ans plus tard, transformé. Il intègre alors l’école des Beaux-Arts de Santa Clara, en Californie. Il pense au départ devenir illustrateur. Et puis au cours de ses années de formation, il réalise qu’il veut simplement peindre.
Diplôme en poche, il se retrouve en Dordogne : un minuscule grenier devient son premier atelier. Il ne parle pas un mot de français… mais se voit confier la mission de recopier les motifs préhistoriques des Grottes de Lascaux, pour les reproduire ensuite sur les murs du fac-similé destiné au grand public. Cette rencontre quotidienne, solitaire, avec l’art pariétal, premier exemple d’art figuratif humain, est un choc, qui entraîne paradoxalement le jeune peintre américain sur la voie du non-figuratif.
Mark Alsterlind emménage ensuite en Arles. Puis s’installe pendant treize ans dans un atelier en région nîmoise, avant de transformer une ancienne usine textile à Beaucaire, dans le Gard, en atelier et en loft. Il partage aujourd’hui son temps entre un atelier parisien, près de Montmartre, et un atelier situé à Manosque, dans les Alpes de Hautes Provence, où il s’est installé depuis quelques années.
Depuis maintenant plus de trente ans, Mark Alsterlind collabore à toutes sortes de projets, de la peinture sur chocolat, à l’élaboration de tissus, en passant par l’architecture, les grands vins, le monde des arènes, le théâtre, plus récemment, le cinéma, et — grâce à sa rencontre avec Francis Hallé — les combats essentiels de l’écologie.
Mark Alsterlind entretient avec la nature en général, et avec les arbres en particulier, une relation singulière. Peignant souvent dehors, il laisse ses œuvres exposées aux plus violentes intempéries. Il recueille, dans ses toiles étalées à l’ombre des arbres attentifs, les marques les plus infimes de leurs cycles séculaires. Et depuis quelques années, il a entrepris d’explorer aussi les volumes, recourant parfois aux matériaux les plus inattendus, tels des empilements de livres trempés dans du liant, et reconverti en extraordinaires tableaux volumétriques. C’est la chair même des arbres qui se trouvent ainsi recyclée par la main de l’artiste.
À la fragilité de la toile, prisonnière d’un mur, Mark Alsterlind rêve en effet d’opposer la richesse, la variété, la solidité de volumes conçus pour vivre aussi bien dehors que dedans. Rêve ancien d’ajouter à la nature, de faire humainement concurrence au printemps.
Autant dire que la rencontre avec le sculpteur d’arbres, Vincent Lajarige, et le grand botaniste, Francis Hallé , allait être à la fois une révélation, et une prolongation logique d’un très ancien, et très patient dialogue avec les arbres, le vent, le soleil et le temps.
Source : site www.forest-art-project